Le système « truites aquaponiques » est un projet réussi, bien équilibré. Où la production de 55 kg de truites et 110 kg de légumes variés sur un an est au rendez-vous chaque année. Et où les périodes de canicules sont bien contrôlées par le refroidissement par géothermie, avec une faible consommation énergétique. Mais la géothermie n’est pas possible en tout lieu. Or une innovation thermique permettrait « en théorie » de gérer les températures trop chaudes ou trop froides, à peu près partout. Elle mérite donc d’être testée sur un cas concret grandeur nature en 2021. Tour d’horizon des caractéristiques du nouveau projet.
Attention ! Cet article présente un projet qui a vocation à tester une piste pour la maîtrise de la température dans des conditions réelles et extrêmes. Bien qu’étayé par des tests préalables positifs, il reste beaucoup d’incertitudes. Ce qui n’est pas le cas avec le dispositif « truites aquaponiques », fiable et éprouvé.
Une extension au système « truites aquaponiques »
Le système « truites aquaponiques-2400 litres » a été prévu pour élever chaque année un lot de truites de 70-80 g jusqu’au poids moyen de 1.5 kg. Or les tests de reproduction à partir des individus mâtures présents dans les bassins posent le problème de l’élevage des truitelles issues des fécondations, du stade 1 g jusqu’au stade 70 g. Une enceinte grillagée a permis de s’en sortir en 2020, mais avec des nuisances sur le lot du bassin concerné. D’où l’idée de créer une installation adjacente autonome, dédiée à l’incubation et à l’élevage des alevins puis des truitelles : « truites aquaponiques-500 litres ». C’est l’occasion de tester une autre approche du système aquaponique. Et aussi, de comparer le fonctionnement thermique des deux configurations « truites aquaponiques 2400 » et « truites aquaponiques 500 »
Une innovation thermique intégrée au projet
L’innovation thermique consiste à utiliser de manière ciblée la technique du refroidissement radiatif passif. Une installation aquaponique classique est parfaitement isolée pour limiter l’entrée de la chaleur. Mais malheureusement cela fonctionne également dans l’autre sens en limitant aussi les possibilités de refroidissement lorsque l’eau dépasse les 22° C. L’idée est donc de concevoir une installation qui minimise l’entrée de chaleur le jour et maximise les sorties de chaleur la nuit. La preuve du concept a été apportée avec une installation simplifiée, malgré quelques doutes sur l’efficacité en période caniculaire longue. Une observation sur un dispositif de taille normale est nécessaire pour trancher.
Le système « truites aquaponiques 500 » orientée vers la simplicité et l’efficacité
Le nouveau système occupe une surface de 9 m2. Il est en contact avec le sol, et pour partie enterré, pour bénéficier au maximum de l’inertie géothermique. Un bassin de 500 litres accueille au maximum 10 kg de truites (20 kg/m3). Les faibles différences de niveaux d’eau, inférieures à 20 cm au total, limitent les consommations en énergie. Pas de pompe à eau, mais une seule pompe à air avec airlifts. Le bac de culture est à niveau constant, rempli de 25 cm de graviers sur 2 m2 de surface cultivable. La zone de refroidissement ou de réchauffement, isolée du sol, s’étale sur 1.7 m2.
Le bassin
Le point de départ pour la définition technique du projet est la taille du bassin. Il faut un bassin de 500 litres pour un élevage aisé des truitelles jusqu’au stade 70 g. Aussi, pour simplifier la réalisation, le bassin n’est pas réalisé avec parpaings et bâche. C’est donc une cuve du commerce de 510 litres, destinée à servir de réserve d’eau, fabriquée en polyéthylène haute densité (qualité alimentaire) qui fera parfaitement l’affaire. Sa profondeur de 80 cm est adaptée au fonctionnement d’un airlift élévateur. Cette cuve sera enterrée à 100%. Toutefois son galbe et sa rigidité s’opposent à l’écrasement par le sol.
Le bac de cultures
Le bac de culture est fabriqué avec des parpaings de 20 cm + 5 cm de bordure en bois, isolés sur le côté avec 4 cm de styrodur. Une bâche assure l’étanchéité. Puis des graviers 6-13 mm remplissent le bac sur une profondeur de 25 cm. Des cultures variées, fraisiers, choux, salades, betteraves, radis, tomates, concombres, poireau, … occupent le bac. 3 cm de graviers hors d’eau limitent l’évaporation de l’eau et la consommation d’eau neuve.
Les filtres (mécaniques et biofiltre)
Deux filtres mécaniques sont installés sous l’arrivée d’eau, directement dans le bac. Ainsi, le débordement des filtres en cas de colmatage ne se traduit pas par une perte d’eau. Un premier récipient 0.6 m x 0.4 m x 0.3 m accueille un filtre à filets. Il se déverse dans une auge à usages variés, laquelle s’écoule dans un filtre à graviers fins 0.6 m x 0.4 m x 0.3 m, conçu pour être nettoyé en 30 secondes. Pour le biofiltre, les bactéries nitrosomonas et nitrobacter se développent dans le gravier du bac de culture. Ce qui représente environ 500 litres de biofiltre.
Les air-lifts
Le premier air-lift est un air-lift pour remonter l’eau sur une hauteur de 20 cm. Il est fabriqué à partir d’un tuyau de 35 mm de diamètre intérieur et d’1 m de longueur avec injection directe de l’air en bas du tuyau. Le second air-lift brasse l’eau pour remonter l’eau du fond en surface, agiter l’eau en surface et créer un courant pour les truitelles. Sa bouche de sortie affleure la surface de l’eau. Une barre de bois maintient les airlifts à la verticale.
Quant à la pompe à air, c’est une pompe à une sortie, 16 watts, 0.3 mpa de pression, avec un débit maximal de 1800 litres d’air par heure. Son débit réel, à 78 cm de profondeur est de 1028 litres d’air, répartis entre les deux airlifts. Et côté performance, le débit mesuré sur l’air-lift de remontée d’eau est de 750 litres d’eau par heure (1.5 bassin par heure ou encore,1 fois l’eau totale du système par heure).
La circulation de l’eau et la gestion des niveaux
Le schéma ci dessous représente les différents niveaux permettant la circulation de l’eau.
La couverture des filtres et du bassin
Le filtres sont recouverts par un coffre de styrodur de 4 cm dont la face externe est recouverte d’un film réfléchissant. Idem pour le bassin tout en ménageant une fenêtre verticale. Cette fenêtre procure la lumière nécessaire aux poissons tout en conservant une espace clos au dessus du bassin, limitant les échanges de chaleur avec l’air.
La couverture de l’espace de culture
La couverture de l’espace culture est intéressante pour bénéficier d’un effet serre en hiver ou d’une protection contre l’humidité pour limiter les maladies. La possibilité de supprimer cette couverture en été est par ailleurs intéressante pour limiter le réchauffement de l’eau. Ce sera donc une couverture légère modulable.
Une innovation thermique pour gérer la température de l’eau
Pour modifier la température de l’eau du système, il suffit de détourner la circulation de l’eau vers la surface radiative. Telle une circulation « extra corporelle ».
Une zone pour réguler la température
La zone de régulation de la température est une surface horizontale avec un plancher de polyuréthane de 4 cm d’épaisseur. Des tasseaux son collés et délimitent le sens de circulation de la lame d’eau de 7 mm d’épaisseur moyenne. Une bâche noire assure l’étanchéité et conduit l’eau vers le déversoir qui se jette dans le filtre à filets.
Refroidir
Le dispositif en fonctionnement nocturne, permet de refroidir l’eau. Dans un premier temps, le refroidissement s’opère par convection si la température de l’air est inférieure à celle de l’eau. Ce qui est pratiquement toujours le cas en été. Sauf en période de canicule où les deux températures sont sensiblement égales. A cela s’ajoute le refroidissement radiatif tant que le ciel reste clair. Les deux effets produisent un refroidissement de 0 à 3 °C par nuit, selon le contexte. Ce qui peut compenser une augmentation de température de même ampleur au cours de la journée.
C’est ce bilan thermique qu’il convient de tester avec précision en période caniculaire. Ainsi un fonctionnement de 22 h à 7 H du matin, par une nuit estivale dégagée et fraîche abaissera la température de 2° +/-1°. Mais quel sera le résultat lors de période caniculaire prolongée avec des nuits chaudes et parfois couvertes? Le sol sera t-il suffisamment froid pour limiter la hausse de température de l’eau? Réponse en septembre 2021!
Réchauffer
Par ailleurs, en période de gel, il est possible de faire circuler l’eau de jour. Ainsi l’eau se réchauffe en passant sur le plaque noire exposée au soleil. La plaque radiative de couleur noire, se transforme en « radiateur solaire ». C’est ainsi que le fonctionnement de 11 h à 15 h, par une journée ensoleillée, permet de gagner 1 à 2 ° par jour. Mais que se passe t-il avec un un froid intense en l’absence de soleil ? Quel sera l’impact du pouvoir tampon du sol? … Difficile de faire un pronostic sans tests réels ce prochain hiver.
Comparer le fonctionnement thermique des deux systèmes
Le fonctionnement thermique d’un système aquaponique est difficile à prévoir, tant le nombre de paramètres en jeu est important. Seules les mesures en conditions réelles permettent de le caractériser. Nous allons donc comparer la dynamique de la température de l’eau dans les bassins aquaponiques tout au long de l’année 2021 pour trois systèmes :
– le système « truites aquaponiques 2400 » avec deux bassins enterrés en extérieur, de 1200 litres chacun, 10 m2 de cultures sous serre, 3600 litres d’eau au total et une régulation optionnelle de la température par géothermie.
– le système « truites aquaponiques 500 » avec un bassin de 500 litres enterré en extérieur, un bac de 2 m2 de culture à niveau constant couvert partiellement en hiver seulement, la possibilité de compenser la température à la hausse ou à la baisse grâce à un espace radiatif passif.
– le système « truites aquaponiques 70 » avec un bassin de 70 litres enterré en extérieur, un bac de culture de 0.25 m2 de culture à niveau constant partiellement enterré. Ce système au 1/7 ème du TA_500 servira de témoin.
Un design axé développement durable
La conception du nouveau projet a pris en compte plusieurs aspects du développement durable : un coût modéré pour un retour sur investissement acceptable; une production alimentaire de qualité, locale; une consommation énergétique la plus faible possible.
Une consommation énergétique de moins de 10 kW par kg de truites produit
Une seule pompe à air de 16 watts permet de faire circuler l’eau avec un airlift élévateur. Et aussi d’améliorer l’oxygénation de l’eau au sein du bassin avec un airlift de brassage. Ainsi le choix de supprimer la pompe classique réduit les consommations énergétiques. 16 W en permanence correspond à 140 kWh à l’année. Or le système est capable de produire 15 kg de truites net par an. Soit 9 kWh par kg de truite produit.
Un système productif en truites et en légumes
Pour la reproduction, le dispositif permet d’élever au maximum 150 truitelles, du stade oeuf au stade 70 g de moyenne. Soit un chargement maximal de 20 kg par m3 d’eau. et une production de 10 kg de truitelles.
Hors reproduction, l’introduction de 40 truites de 70 g donne un chargement de 20 kg par m3 au stade truites portions. Des prélèvements réguliers permettent de maintenir la biomasse en dessous de 20 kg jusqu’à obtenir 10 truites d’1 kg. Cette gestion de lot fournira plus de 15 kg de truites par an.
La surface en légumes de 2 m2 produira facilement 10 kg de légumes par m2. Soit une vingtaine de kg par an selon les légumes et fruits retenus. Mais les légumes à racines profondes (pommes de terre, carottes ) seront inenvisageables.
Un coût limité
Ce nouveau système bâti autour d’une innovation thermique, coûte bien moins que le système « truites aquaponiques », rapporté au m2 aquaponique et m3 de bassin : pas de serre, moins de béton, moins de bois, moins de pompe. Le prix de revient total est voisin de 350 € tout compris (Bassin 85€, parpaings 35€, ciment sable 10 €, graviers 20 €, isolant 20€, zone froid 40 €, bâche 20 €, tuyaux divers 10 €; pompe à air 49 €. abri pliable 40 €, couverture bassins et filtre 30€).
Tout d’abord merci pour votre blog que je lis depuis plusieurs jour,si j’ai bien compris votre systéme 2400 a permis de maintenir la température de l’eau vers les 21 °c y compris en 2022.
Si je trouve un moyen de creuser chez moi je me permettrai d’imiter vos réalisation.
Ne voulant pas utiliser de refroidisseur, j’ai testé trois méthodes de refroidissement:
– la géothermie avec une eau de nappe à 16°, prélevée à -9m dans un puits et rejetée dans un second puits distant de 20 mètres. En 2022 la température de l’eau a été contenue en deçà de 21°. idem en 2023 et 2024. Le nombre d’heures de fonctionnement dépend du nombre de jour de canicule. Les tuyaux de cuivre ont été remplacés par des tuyaux en plastique diamètre 25 mm, en doublant la longueur (24 m au lieu de 12 m). Cette méthode de refroidissement fonctionne à coup sûr mais le COP (énergie de refroidissement / énergie électrique consommée) reste moyen 5 à 6. Un circuit fermé avec un circulateur améliorerait considérablement ce COP, mais la circulation d’eau dans le forage n’est pas suffisante, si bien que l’eau se réchaufferait petit à petit.
-le refroidissement nocturne par rayonnement thermique par nuit clair. Jusqu’à présent, j’ai eu de la chance et la température n’a jamais dépassé les 22°. Mais gare à l’année de très fortes chaleurs avec un ciel couvert. Le COP en revanche est excellent, supérieur à 200 dans le pire des cas.
-le refroidissement adiabatique par évaporation de l’eau. Maintien de la température en dessous de 22° cette année. Et la plupart du temps autour de 17° avec un COP >10. Refroidissement risqué si nuit chaude avec air humide, mais moins risqué que le refroidissement radiatif.
Bonjour
Suite a nos précédents echanges et d’autres avec d’autres aquaponistes j’ai confirmé mon choix de 2 bacs de 500L ronds, enterrés.
Reste a savoir si je les utilises tous les 2 en bassins puis biofiltre semi enterré ou 1 bassin, 1 biofiltre , ts 2 enterrés…
Car après tout, un bassin pourrait me suffire pour la consommation familiale 2 a 3 personnes selon les semaines…
Ce qui m’aiderait ce serait d’avoir la confirmation que si je commence avec 1 bassin 1 biofiltre ( idem taireau donc) je pourrais envisager par la suite l’ajout d’un 2 eme bassin si je me rends compte que j’ai visé trop juste …
J’avance doucement, je prends mon temps donc. Et puis ca me permet d’être sûre de mes investissements, les etaler, trouver de l’occasion a défaut de mécènes 🤭
Pourrais tu m’indiquer quelle pompe a air tu utilises dans ce projet test et si elle te semblerait suffisante a mon projet ?
Merci
Ann
En ce moment je reunis le matériel
Bonjour, pas de problème pour commencer avec un bassin de 500 litres et un biofiltre de 500 litres puis rajouter un bassin de 500 litres si besoin (donc au final un biofiltre de 500 litres pour 1000 litres de bassin). Il faut juste visualiser le positionnement final des deux cuves (si besoin). Si l’on veut se faciliter le travail en cas de rajout, on peut pré-installer les entrée et sortie sur le biofiltre, condamnées temporairement par un bouchon.
J’utilise deux types de pompe à air : une pompe à air bas de gamme, mais très performante : 16 watts , débit réglable par variateur, 1200 litres d’air à 80 cm de profondeur, une sortie, environ 50 € (CQ 3000). Une pompe à air avec batterie intégrée, autonomie 9 heures, 28 watts, débit réglable, 0.03 Mpa, 2600 litres à 80 cm de profondeur, deux sorties, environ 280 € A comparer avec la Rolls des pompes à air : Fujimac 40 , 3000 litres d’air à 80 cm, 240 € environ; 27 watts, débit non réglable, une sortie (Aquavie air pro 7200)
Bonjour,
Tout d abord un grand merci à vous pour le partage de vos connaissances. Je me pose une question, il s agit du sens de la circulation de l eau. Si je comprends bien, l eau sort du bac de poisson,passe par la zone de refroidissement ou réchauffement, se déverse dans le filtre et dans le bac à culture. Ma question est simple, est ce que cela peut avoir une incidence si le schéma est inversé. C est à dire , l eau sort du bac à poisson,va dans le filtre, puis monte dans le bac à culture en hauteur , sort par gravité dans la zone de refroidissement qui se déversera dans le bac à poisson. Je me pose cette question pour deux raisons,je souhaiterai mettre à hauteur les bacs de cultures, et si je n arrive pas à refroidir suffisamment, je souhaite pouvoir ajouter à cela la méthode du congélateur en sortie de bac de culture. Qu en pensez vous ?. En vous remerciant par avance.
Bonjour, La zone de refroidissement peut être placée n’importe où dans le circuit de l’eau. Ce que vous imaginez est possible. j’attire votre attention sur les conditions requises pour ce type de refroidissement nocturne : nuits claires et/ou température de l’air légèrement inférieure à celle de l’eau. Il y aura forcément une année ou ça ne fonctionnera pas.
Bonjour,
C est noté merci beaucoup pour votre retour
Bonjour.
Merci pour l’investissement et la mine d’infos que vous donnez.
Après cet été caniculaire, comment ont passé vos truites dans le bassin de 500l ?La température n’est pas trop montée ?
Je suis impressionné de voir un système aussi petit quasi passif !
Bonjour, merci pour votre retour. Bonne maîtrise de la température en 2022. Je vous joins une publication Facebook qui fait le bilan des températures de l’eau pour trois systèmes aquaponiques.
1- Bassins 2400 litres, enterrés, avec bac de culture semi enterré, couplé, sous serre, refroidissement par géocooling direct. Température de l’eau maintenue autour de 20° C +/- 1° pour 45 kWh consommés par la pompe à eau.
2- Bassin de 500 litres enterré, avec bac de culture enterré et couplé, en plein air. Zone de refroidissement nocturne découplée le jour, couplée la nuit. Température de l’eau maintenue en dessous de 21° C et le plus souvent entre 17 et 19° (aucune consommation d’énergie).
3- Bassin de 70 litres enterré, bac de culture enterré et découplé pendant la période caniculaire. Zone de refroidissement nocturne découplée le jour, couplée la nuit. Température de l’eau maintenue en dessous de 21° C et le plus souvent entre 17 et 19°, malgré la petite quantité d’eau et la faible profondeur en terre. (aucune consommation d’énergie).
Impressionnant … !
Merci
Bonjour,
Vos articles sont passionnants, merci. Je suis tombé sur un article sur la » sandponics « , culture sur sable, qui parait plus simple et évite d’avoir des filtres.https://myaquaponics.co.za/blog/sandponics-is-aquaponics-on-steroids-how-to-build-your-own-sandponics-or-sandgarden-system/
Ce système permettrais de cultiver des légumes racines. Qu’en pensez-vous ?
Bonjour,
Je n’ai pas testé la culture sur sable. Le système TA-2400 est assez voisin dans le principe: graviers 6-12 au lieu de sable 1-3 mm; pompe 15 mn par demi heure au lieu de 30 mn par 2 heures. Or je produis sans problème toutes les plantes racines (carottes, betteraves, radis, pomme de terre,navets,…). Donc oui la culture sur sable permettra de produire des légumes racines. Le seul point qui méritera d’être surveillé sur les deux à trois premières années est l’absence de filtre. Personnellement je conserverais un filtre filet avec lombrifiltre immergé pour garantir dans le temps le fonctionnement du lit de sable. Ce que je crains, c’est une répartition irrégulière des déjections dans les rigoles de sables et une activité des vers de compost et bactéries insuffisante sur les zones les plus chargées. A voir à l’expérience.
Autre point à évaluer : les systèmes « sandponics » fonctionnent le plus souvent avec des poissons résistants, tilapias, poissons chats, carassins. L’option truite s’accommodera mal d’une circulation d’eau à faible débit et irrégulière. Concevoir un système découplé serait probablement plus sécurisant. Et tant qu »à aller au bout, enterrer le bassin à truites et son biofiltre couvert, poser les bacs à sable au sol, à niveau des bassins et travailler avec une seule pompe à air et airlifts. Pour 400 €, on dispose d’un système aquaponique productif en truites et légumes, qui supporte les coups de chaleur.
Merci de votre réponse 🙂
Bonjour,
Bravo pour votre article passionnant.
Quel type de gravier utilisez vous ? Et quelles sont les cultures possibles dessus ?
Vous indiquez que la culture est bm à niveau constant, comment se fait la régulation de ce niveau dans le sceau de sortie ,
Bonjour, j’utilise un gravier de carrière pour béton. La roche mère est de la microdiorite ou « pierre bleue ». C’est une roche non calcaire. La granulométrie est 8-13 mm mais cela fonctionne aussi avec du 15-20. Avantages: le prix comparé à des billes d’argile (0.05 € du litre livré comparé à 0.30 € en bille d’argile) et le poids qui maintien bien les cultures en place. Inconvénients : le poids dans certains contextes (balcon, supports peu résistants) et la couleur sombre qui nécessite une couverture totale par les légumes en été.
Toutes les cultures sont possibles, y compris les légumes racines avec une gestion de l’eau adaptée.
Je ne comprends pas votre dernière question. Le seau en sortie de bac de culture a juste vocation à protéger le tuyau d’évacuation des graviers. Il est troué de partout pour ne pas faire obstacle à l’écoulement de l’eau.
Bonjour Jean-Claude,
Encore merci pour ce nouvel article, clair et précis.
De plus, vous abordez l’aspect financier entre l’investissement de départ et l’attente de production – sujet rarement abordé, même au salon de l’aquaponie à Louverné – où votre article aurait mérité une présentation.
Vivement l’automne 2021 (sans covid 19) pour les premiers résultats …
Je pense m’inspirer de votre étude pour élever de jeunes perches.
Bien à vous,
Jean-Luc B
Bonjour Jean-Luc, Merci pour le retour. Moi aussi je suis impatient de voir ce que cela donne mais il ne faut pas brûler les étapes. Pour l’instant je compare les températures des deux systèmes sans solliciter les outils de régulation de la température. Et les premiers résultats sont bons : deux courbes bien parallèles, avec un degré de moins sur le nouveau système, ce qui est normal.
Bonjour,
intéressant, mais qu’en est il de l’évaporation sur ce genre de systèmes? Il me semble qu’une grande partie de la baisse de température va se faire par évaporation sur la bâche la nuit, ce qui veut dire que ça risque de demander un énorme apport d’eau tout l’été comparé à un système classique, non?
Quel est l’impact sur la température de ces ajouts d’eau? (ça dépend de sa température de stockage du coup)
Bonjour,
Là, je ne sais pas! il faut attendre un an de plus pour avoir des résultats complets. A ce stade je ne peux que formuler des prévisions.
– La baisse de température la nuit est essentiellement due à la convection avec l’air plus froid et à la radiation vers le ciel très froid. L’évaporation la nuit sera faible compte tenu de l’absence d’apport de chaleur par le soleil et d’une humidité de l’air en général plus élevée la nuit.
– Les pertes d’eau totales seront donc la somme de l’évaporation de jour, de la transpiration des plantes, et de l’évaporation de nuit lorsque le système sera en fonctionnement. Je ne pense pas mettre en évidence un accroissement mesurable de ces pertes d’eau sur une année. Le système TA-2400 consomme environ 9 m3 d’eau neuve par an, avec les 10 m2 de cultures sous serre, non exposées aux pluies. Le système TA-500 devrait se situer entre 1.5 m3 et 2 m3 par an. Ce n’est qu’au delà de 2 m3/an que l’on pourra dire qu’il y a accroissement des pertes d’eau par évaporation sur le système de refroidissement.
– Les éventuelles légères pertes supplémentaires seront compensées par les apports de pluies supplémentaires liées à ce « bassin versant » adjacent (1.5 m3 d’eau supplémentaire sur une année dont une bonne partie sera perdue par débordement.)
– les apports d’eau neuve à hauteur de 10 litres par jour en été seront sans effet mesurable sur la température du système. Mathématiquement, 10 litres à 15° ajoutés à 750 litres à 22° donnera au final 760 litres à 21.9°, ce qui se situe dans la marge d’erreur de mon thermomètre.
Bonjour Jean-Claude,
Encore un article de grande qualité.
Je m’intéresse depuis peu à l’aquaponie et le travail que vous réaliser avec ce blog et vraiment très intéressant.
On voit que vous recherchez le meilleur compromis entre un système robuste, productif, qualitatif et économique !
Je suis très impressionné par ce que vous avez réalisé.
Je ne sais pas si vous faites visiter vos serres et bassins mais ça serait un vrai plaisir de pouvoir les voir un jour (quand on pourra sortir de chez nous ! ^^)
En attendant j’aimerai me lancer dans l’aquaponie et pourquoi pas mettre en place un système « truites aquaponiques 500 » !
En tout cas continuer vos publications, j’adore !
Bonne continuation !
Arnaud
Merci Arnaud pour ce retour. Je vous accueillerai avec plaisir pour une visite de l’installation, à votre convenance. Bon projet!
Très pédagogique va aider assurément les débutants en aquaponie!!!! (pour un modèle compact)
Question, comment sont évacué les boues dans le fond du bac à poisson ……
Encore merci de votre attachement à partager !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bonjour,
En fait je recherche des échanges autour du thème de l’aquaponie pour conserver une activité de production et de créativité tout en étant à la retraite. Les mails, commentaires et rencontres suffisent à mon bonheur!
Pour l’évacuation des déjections: comme dans le système TA-2400 litres! La canne d’évacuation est remplacée ici par l’airlift élévateur qui aspire l’eau à 1 cm du fond. Les truites par leurs mouvements déplacent les déjections, lesquelles sont aspirées par l’airlift et déversées dans le filtre à filet.